Quand les mathématiques deviennent un langage du cœur

Ce que m’a rappelé le roman La Formule préférée du professeur de Yōko Ogawa

Certaines œuvres n’ont pas besoin d’éclats pour briller. C’est la mémoire du cœur!
Elles se faufilent doucement, éclairent un recoin de notre sensibilité, et nous laissent transformés.

C’est ce que j’ai ressenti en lisant La Formule préférée du professeur, un roman de l’autrice japonaise Yōko Ogawa.
Un roman où l’on parle de mathématiques. Mais aussi — et surtout — d’amour. De mémoire. De présence.
Et de ce qui nous relie quand les mots ne suffisent plus.

La Formule préférée du professeur : mémoire du cœur, beauté des chiffres, et présence vivante

L’histoire, en apparence simple…

Un ancien professeur de mathématiques, victime d’un accident crânien, ne peut mémoriser que les 80 dernières minutes de sa vie. Chaque jour, il oublie. Chaque jour, tout recommence.

Une aide-ménagère entre dans son quotidien. Elle est douce, silencieuse, attentive.
Puis elle introduit discrètement son fils de dix ans, surnommé Root.

Entre les trois, quelque chose d’unique se construit.
Pas une famille au sens classique. Mais une constellation affective, faite de petits gestes, de regards, de baseball, de formules mathématiques et de tendresse.

Quand le savoir devient émotion

Ce qui m’a profondément marquée, c’est la manière dont Ogawa transforme les mathématiques en langage affectif.

Le professeur ne parle pas en calculs. Il parle avec émerveillement.
Il écrit : eiπ + 1 = 0
Et ce n’est pas un théorème qu’il expose, c’est une déclaration silencieuse de fidélité au monde.

Une formule parfaite.
Cinq éléments différents.
Et pourtant unis dans une harmonie absolue.

Pourquoi cette formule ?

• Identité d’Euler, qui relie :
  • e: base du logarithme naturel
  • i: unité imaginaire
  • π: le cercle
  • 1: multiplicatif
  • 0: neutre
• Elle est considérée comme la plus belle des mathématiques : courte, universelle, élégante

Souvenir personnel : la lumière dans les yeux

J’ai eu un ami normalien, très cérébral en apparence. Quand il parlait de tout, il était intelligent mais distant.
Mais dès qu’il évoquait les mathématiques, son visage changeait.
Ses yeux s’illuminaient. Son souffle ralentissait.
Et dans cette vibration, on voyait l’enfant émerveillé, l’artiste, le poète.

Il disait que chaque démonstration mathématique était un acte de création absolue.
Je n’ai jamais oublié cette lumière.

En lisant le professeur d’Ogawa, j’ai revu cette lumière-là.

Et la mémoire dans tout ça ?

Ce roman parle aussi de ce qui subsiste quand on oublie tout.
Le professeur ne se souvient pas de la narratrice. Il ne reconnaît pas Root d’un jour à l’autre.
Et pourtant…
Il les ressent. Il les accueille.
Et il recommence chaque matin comme si c’était la première fois.

Le lien avec la TFT : se relier par-delà la mémoire

En TFT (Thought Field Therapy), nous travaillons avec la mémoire émotionnelle.
Pas la mémoire narrative, pas les souvenirs précis.
Mais ce que le corps garde, ce que le cœur sait, même si le mental l’a oublié.

C’est exactement ce que vit le professeur.
Il a oublié leurs prénoms.
Mais il se souvient de leur fréquence. Il reconnaît leur vibration. Il se sent en sécurité.
C’est la mémoire du champ énergétique.

🌿 Petit exercice TFT / PE inspiré du roman

Tu peux le faire maintenant, ou après ta lecture.

1. Pose une main sur ton cœur, l’autre sur ton ventre.
2. Ferme les yeux.
3. Pense à une personne que tu aimes, ou qui te fait du bien, même si vous êtes loin ou que vous ne vous parlez plus.
4. Ne cherche pas à te souvenir précisément. Ressens simplement.
5. Et laisse venir la formule :
   

   « Même si je n’ai plus tous les mots, je me souviens de la douceur. »

Tu peux ensuite stimuler doucement le point sensible (juste sous la clavicule, au niveau de la ligne du sein), pour ancrer l’émotion.

Ce que ce roman nous enseigne

• Que la beauté peut guérir.
• Que l’intellect n’est pas séparé de l’émotion.
• Qu’une formule peut dire « je t’aime ».
• Et qu’un silence peut être plus puissant qu’un long discours.

Et toi ? Quelle est ta formule préférée ?

Peut-être que ce n’est pas un théorème.
Peut-être que c’est un mot, une image, une pratique.
Mais il y a une formule intérieure en chacun de nous — un noyau de vérité, de douceur, de justesse.

Celle que la mémoire n’efface pas.
Celle qui nous permet d’aimer, encore, même dans l’oubli.

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Liliane Clavel Pardo
@lilianeclavelpardo
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